Vous venez d’acheter le sac de vos rêves. Joliment coloré, en lin épais, il sera l’accessoire
de votre été ! Vous portez aussi des vêtements en lin pour leur confort et leur aspect, et adorez la douceur qu’il offre à vos draps. Mais connaissez-vous vraiment ce qu’est ce matériau ? Savez-vous comment est fabriqué votre sac en lin ? Voici ici de quoi vous éclairer.
Qu’est-ce que le lin avant de devenir un tissu ?
C’est une plante naturelle
Le lin est une plante herbacée qui mesure jusqu’à 1 m de hauteur, ornée de plus d’une centaine de feuilles. Il en existe plus de 200 espèces, divisées en 2 grands types : le lin oléagineux dont les graines, très riches en oméga 3, sont utilisées comme nutriments, et le lin « fibre » qui sert à la confection et à l’industrie notamment.
Le lin pousse principalement dans la frange maritime qui s’étend du Calvados aux Pays-Bas, en passant par la Belgique, où le climat tempéré et humide ainsi que le sol généreux sont favorables à sa culture.
Une plante qui a traversé les époques
Son usage remonterait à 36 000 ans av. J.-C. en Georgie. Sa culture s’est ensuite développée en Asie du Sud-Est, puis en Égypte où comme tissu très solide, il était employé pour les bandelettes qui entouraient les momies. Il a après suivi les routes des Phéniciens, a beaucoup été utilisé par les Gaulois pour les voiles de leurs bateaux et Charlemagne, au VIIIe siècle, a imposé que tous puissent avoir les moyens de travailler le lin. Louis XVI l’a fait tisser avec du crin de cheval, donnant ainsi naissance à la crinoline.
En perte de vitesse au profit du coton, sous Napoléon 1er, la culture du lin a retrouvé ses heures de gloire au moment de la 1re guerre mondiale, jusqu’à régresser dans les années 50 avec l’apparition des fibres synthétiques. La France représente aujourd’hui 75 % de la production de lin « fibre » (lin textile) au monde.
Une plante écologique qui participe à l’agriculture responsable
Comme ses longues racines lui permettent d’exploiter les ressources naturelles des sols, il ne nécessite aucune irrigation, et le climat océanique des régions où il est cultivé, suffit à sa croissance. Très résistant, il n’a besoin que de peu d’engrais et de pesticides (5 fois
moins que pour le coton). Il n’en recevra pas s’il est bio. Cette fibre végétale est totalement biodégradable et chaque élément qui le compose est utilisé :
Les graines pour l’alimentation animale et humaine, et pour la peinture sous forme d’huile ;
Les fibres épaisses sont ajoutées à d’autres composites pour faire de l’isolant par exemple ;
Les fibres fines sont destinées à l’habillement ou au linge de maison.
Les caractéristiques de son tissu : légèreté, solidité, thermorégulateur… séduisent de plus en plus les industriels qui l’emploient dans le secteur de l’automobile notamment. Le travail autour du lin s’inscrit également dans une démarche écoresponsable, respectueuse de l’environnement.
Comment est fabriqué le tissu de mon sac en lin ?
La culture et la transformation du lin relèvent encore aujourd’hui d’un processus écologique et naturel. Celui-ci est le fruit d’un savoir-faire qui se transmet de génération en génération, et qui contribue à apporter au lin ses lettres de noblesse. La vie du lin commence par la terre.
D’abord il y a le champ
Les champs sont ensemencés en général en mars, les fleurs sont le plus souvent bleues et ne vivent qu’une journée. La récolte s’effectue aux mois de juillet/août, environ 5 semaines après la floraison. Le lin est alors arraché avec sa racine qui contient beaucoup de fibres. Arrive ensuite la période de rouissage : les tiges sont étalées sur le sol et remuées régulièrement. Entre la chaleur et l’humidité (pluie, rosée), un phénomène de décomposition s’instaure qui vise à séparer la paille des fibres. Le liniculteur forme ensuite de grosses balles qui seront livrées à l’usine pour y être travaillées.
Puis arrive la transformation
Elle est effectuée d’abord avec le teillage : les tiges passent sur un tapis et sont broyées par des dents de plus en plus fines. Elles sont par la suite nettoyées en étant brassées dans des tambours. Différents produits en sont extraits, qui ont chacun leur utilisation :
Les fibres longues, très résistantes, deviendront du fil, de la ficelle, du cordage et seront essentiellement destinées au textile ;
Les étoupes (fibres courtes) entrent souvent dans la composition d’autres matériaux pour les sports, les transports, l’industrie, mais aussi pour les papiers à cigarettes ou billets de banque ;
Les anas serviront dans les isolants (aggloméré), les litières pour animaux, etc.
Les fibres triées sont ensuite peignées, puis filées pour donner des grosses bobines de fils qui seront tissés pour confectionner des tissus. Chaque pièce est minutieusement vérifiée et raccommodée à la main si nécessaire.
Toutes ces étapes de transformation restent mécaniques et respectent l’environnement. Par contre, parfois certaines teintures ne sont pas naturelles, il faut alors s’assurer la provenance.
La beauté du lin | Favorisons la filière locale
Le lin quitte l’Europe
La France reste le premier producteur mondial de lin, mais, par manque d’industries suffisantes en Europe et d’une main d’œuvre trop onéreuse, 70 % des fils et 80 % des tissus sont fabriqués en Asie et en Europe de l’Est.
Cette délocalisation peut impliquer la réalisation de vêtements de piètre qualité qui se déforment ou qui ne durent pas longtemps. L’aspect économique en est l’une des causes car, pour créer de telles pièces, ce sont les fibres du lin les plus courtes, moins chères, qui sont utilisées. Le manque de tenu du tissu pourrait alors être compensé par produits chimiques qui s’effacent au fil du temps.
Il vaut mieux dans la mesure du possible se tourner vers du lin européen, transformé en
Europe, et pourquoi pas vers le lin de Normandie ou des Hauts de France, où se battent
des entreprises pour perpétuer le savoir-faire ancestral.
De jeunes marques ont aussi choisi de relever ces traditions et d’exploiter cette matière noble et naturelle, en l’adaptant aux objets du quotidien.
Bienvenue à Ligne de Côte
Anne-Lise Duriez est une maman comblée qui un jour a décidé de changer de vie pour se consacrer à ce qu’elle adore : le dessin. Mais pas n’importe lequel ; le dessin de ligne ou comment représenter (par exemple) un paysage, en un seul trait, sans lâcher le crayon. Amoureuse de la Côte d’Opale, elle réalise alors de nombreuses esquisses de cette belle région, qu’elle imagine reproduire sur différents supports. Après un petit détour pour se former en stylisme et modélisme, elle lance lignedecote et décline ses jolis croquis minimalistes sur des cartes postales, des affiches, des sweat-shirts et des sacs. Elle achète ses pièces de lin auprès de tisseurs locaux. Très concernée par la consommation durable et l’avenir de la planète, Anne-Lise travaille le plus possible avec des exploitants régionaux respectueux de l’environnement. Ses fournisseurs les plus éloignés sont en Europe limitrophe afin de réduire au maximum l’empreinte carbone.
De plus, particularité de cette ravissante marque, il est possible de faire réparer son produit gracieusement. Anne-Lise recycle également les filets de pêche pour créer des sacs très originaux.
Bref, une belle enseigne qui de la conception à la fabrication, produit du 100 % écologique et local.
Alors maintenant que vous savez comment est conçu votre joli sac en lin, peut-être souhaiteriez-vous en découvrir d’autres ? Anne-Lise imagine aussi des transats en toile de lin ! N’hésitez pas ! Rendez-lui visite si vous êtes à Boulogne-sur-Mer (32, rue Saint-Martin) ou sur son site . Et suivez Ligne de Côte sur Instagram pour plein de belles inspirations.
À bientôt !
Quelques raisons d’adopter le lin :
Tissu biodégradable et absorbant ;
Matière résistante et durable ;
Agréable à porter ;
Matière thermorégulatrice ;
Alternative végane à la laine ;
Tissu hypoallergénique et antibactérien (si non traité)
Matière noble pour des vêtements élégants.
Article rédigé par Anne VAN LAER / linkedin.com/in/annevanlaerredacweb